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Brandy - Human signe son retour dans les bacs


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Chronique d'album Brandy - Human (2008)

Sortie de son nouvel album, Human, en vente depuis le Vendredi 5 Décembre dans l'hexagone (Sortie le 9 Décembre pour les USA). Retour attendu pour certains, inattendu pour d'autres, il faut dire que ce comeback était loin d'être certain. Les dernières notes d'Afrodisac nous avaient laissées dubitatifs, puisqu'une éventuelle fin de carrière était susurrée dans Should I Go. Après quatre années assez mouvementées, sa rupture avec Quentin Richardson, sa démission avec son label Atlantic, un accident ayant causé la mort d'une jeune femme, plusieurs procès, les 50 millions de dollars que la famille de la victime lui réclamait pour dommages et intérêts, nous pouvions penser qu'elle avait bel et bien atteint le fond, et qu'on ne la reverrais pas de si tôt. Fin 2007/début 2008, les directeurs d'Epic Records annoncent officiellement qu'ils ont signé Brandy sur leur label, avec la sortie d'un nouveau CD pour l'hiver 2008. Annonce qui m'a ravi.

Nous aurions pu penser, a priori, que suite à ces évènements, nous aurions eu un nouvel opus empreint de lamentation, de désespoir, exaltant une souffrance atroce. Il n'y en ai rien. Human, titre judicieusement choisi vu les circonstances, est, selon elle, une thérapie qui lui a permis de se réveiller de ce cauchemar. Un album tourné vers l'optimisme, l'espoir et la condition humaine.

Tout comme Afrodisiac, les avis sont mitigés: considéré comme "une soupe commerciale, un album ennuyeux et sans grand intérêt" pour certains, il ravit les oreilles des autres. Il faut dire que l'attente a été longue, avec des mises en ligne quasi-mensuelles de titres unreleased, qui laissaient entrevoir le concept choisi pour son nouvel opus. La pilule est difficile à avaler pour les fans de R&B Contemporain ; Human, est un album teinté de R&B, de Country, avec une dominante pour la pop music. On est loin de la Brandy, féministe, qui se disait libérée, remettant sans cesse en question l'utilité des hommes, chantant sur des rythmes urbains. Brandy a grandi, s'est assagie, et a bien évidemment gagné en maturité. Un album composé de mid-tempo, de ballades ; pas de place pour les club-bangers sans fond qui inondent nos ondes radio et polluent notre environnement musical. Un concept qui me séduit.

L'album débute par une intro parlée, qui semble inutile. Sauf qu'elle y explique ce que signifie être un humain à ses yeux, et par là-même introduit le sujet principal de son album. Une intro assez philosophique et véridique.
The Definition, produite par Rodney Jerkins, fait suite à cette intro et brille par l'émotion qui s'y dégage. L'interprétation de Brandy y est remarquable. Elle semble être lasse, fatiguée de ce combat qu'elle mène mais garde espoir, puisqu'elle a trouvé la personne qui incarne l'existence de l'amour. Un titre auquel bon nombre de personnes peuvent s'y identifier. Une sortie en single serait même envisageable pour certains.

La troisième piste Warm It Up (With Love) m'a surpris. L'instru est assez répétitif, avec ses deux notes de piano qui forment la base de la mélodie. Un beat assez saccadé, à tendance up-tempo. Mon intérêt se porte sur les paroles qui sont bien ficelées, bien écrites, avec une vision assez métaphorique du monde. Le beat se complexifie au fil de l'écoute, s'enrichit... On décèle une structure assez originale.

Le premier single se positionne à la 4ème place de la tracklist. Un titre que vous avez certainement entendu, vu la forte rotation radio qu'il connait. Right Here (Departed) est le premier titre qu'elle a enregistrée avec Darkchild, marquant ainsi le retour du mentor et de sa protégée (elle s'était séparée de Rodney Jerkins en 2002, car leur vision artistique respective différait). Un refrain entêtant, qui vous rentre dans la tête et n'y sort plus. Certaines personnes qui n'affectionnent pas particulièrement ce type de production, se sont fait surprendre à le chantonner. Un titre qu'elle dédie à son entourage qui a su être là quand elle en avait besoin. Qu'importe la situation à laquelle vous êtes confrontés, il y aura toujours cette lueur d'espoir qui vous permettra de franchir cet obstacle. Concept qui peut sembler illusoire, mais qui rejoint les autres morceaux, toujours avec cette connotation positive et optimiste.

Mention spéciale à Piano Man, qui est un summer hit en puissance. Un air très urbain, avec une interprétation assez "ghetto" de Brandy. Tout comme Right Here (Departed), le refrain est très accrocheur. Mistah Piano Man serait Rodney Jerkins, son producteur de toujours qui lui a permis d'être au sommet à une certaine époque, avec The Boy Is Mine. Un titre que j'ai kiffé en voiture, la sono à fond.

Long Distance précédé d'une interlude assez spéciale est la prochaine étape de ce voyage dans les pensées de B-Rocka. L'interlude introduit bien le second single, qui est une ballade très 90s, mielleuse a souhait. "This long distance is killing me" dit-elle. Et cette longue distance entre elle et son boyfriend serait la principale cause qui mènerait leur relation à un échec. Un second single qui peut être considéré comme une démonstration vocale. Brandy se lache et montre son potentiel, notes tenues et vibes en tout genre incluses. Un titre qui rappelle un autre tube sorti 10 ans plus tôt, "Have You Ever?" et qui risque d'être très bien accueilli sur les radios Pop.

Camouflage et Torn Down ont également retenu mon attention. Deux titres assez basiques, mais qui se démarquent toujours grâce aux paroles. Le premier titre peut être considéré comme un hymne populaire, et en touchera plus d'un.

Human, piste qui a conféré à cet album son titre, est une simple ballade mais très bien produite, qui mérite une écoute attentive. La production vocale, lead et harmonies, est subtile. Un titre qui m'a fait plané, et qui est très léger, très aérien. Brandy y rappelle qu'elle est simplement humaine, qu'elle a le droit de commettre des erreurs, et qu'elle n'est pas une Superwoman. Tout le monde peut s'identifier à ce titre, car comme elle le dit, nous sommes tous humains avant tout.

Puis, un beat assez déroutant se fait entendre. Un instru assez mystérieux, avec des influences indiennes et asiatiques qui rappelle Tim Mosley a.k.a Timbaland. Au delà des paroles, le beat a su retenir mon attention. On oscille entre mid-tempo et up-tempo. Le rythme s'accélère puis ralentit et ce phénomène se répète tout au long du morceau, pour finir en up-tempo, limite club-banger. Un peu répétitif, mais original, ce titre nous réveille, et nous sort quelque peu de cette longue ballade qui perdure depuis Long Distance. La douzième piste, True, nous replonge dans une atmosphère calme, douce, ou l'émotion est reine. Brandy questionne l'être qu'elle aime, et lui demande de lui expliquer les zones d'ombre qui plane sur leur relation. Le bridge est sublime.

Et voici que l'OVNI intervient... LA track qui fait d'Human un album à part. Des "Poum, clap, poum, clap" rythment les premières secondes du morceau, puis une guitare électrique se joint à cette base, puis le lead de Brandy, puis une série de voix alimente le tout. On assiste à une gradation vocale et Brandy y interprète chaque élément du beat, de la ligne de basse, aux "ou ou ou ou" qui remplacent un éventuel piano. Sa voix fait office d'instrument. Et comme le titre le suggère, le morceau est chanté en Acapella. Cette chanson a été composée par un fan, et aussi incroyable que ça ne paraisse, le titre s'est retrouvé sur la tracklist finale. Un morceau créatif, original qui surprendra le public.

L'avant dernier et le dernier titre, ont tout deux été mis en ligne quelques mois avant la sortie de l'album. Cependant les version CD, sont optimisées, mieux mixées et achevées. First & Love, est assez déroutante à la première écoute, surtout son intro qui rappelle certaines berceuses pour enfant. Le tout est bien produit ; un des rares titres up-tempo de l'album. La dernière piste clôt l'album à merveille. Cette répétition des "Fall" en décrescendo est assez envoutante. Une atmosphère pure, pleine de sérénité s'y dégage. Brandy est enfin préte a être amoureuse. Vous aurez une impression de déjà entendu, si vous tendez bien l'oreille. L'instrumental de ce morceaux est composé d'un sample de Piano Man. Et malgré ce point commun, ces deux productions sont totalement différentes. Pour mettre un point final à cette longue phrase musicale, Brandy, nous chante un petit acapella de Camouflage en guise d'Outro.

L'album s'écoute en entier, et les transitions si chères à Darkchild qui lient plusieurs morceaux, nous donne l'impression que l'album contient une seule et unique piste, qui se décline en 15 parties. On garde ce même fil conducteur tout au long de écoute. Tout s'enchaine, et la fin de l'album, arrivée si rapidement, m'a surpri. Les 49 minutes qui résument cet opus passent à vitesse grand V.

Après 4 albums, 10,5 millions d'exemplaires vendus aux État-Unis, 25 millions de copies écoulées dans le monde, Brandy a pleinement réussi son comeback, me concernant. Une nouvelle facette de sa créativité se dévoile dans cet opus, une nouvelle façon de chanter, bref... le changement est assez radical. Pour tous les amateurs de beat urbain, ultra rythmé, ou ça tambourine à outrance, passez votre chemin. Cet album n'est pas fait pour vous. Un LP sobre, bien pensé, moins sophistiqué que Full Moon, ou Afrodisiac, mais qui garde toujours cette Brandy-touch. De plus, les bonus présents sur l'édition Deluxe ne sont pas à occulter. Dans Gonna Find My Love, Brandy se prend pour une yankee de New-York et rappe durant le bridge, me rappelant une dénommée E-V-E.

Artiste polyvalente, Brandy se fait moins originale, afin de toucher un plus large public. Et même si vous n'êtes pas convaincu par cette nouvelle direction artistique, n'oubliez pas, she's only Human.
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